C'est devenu un poncif aujourd'hui que de parler du vieillissement de la population. D'autant qu'en général on présente ce vieillissement en termes de contraintes, de trou de la sécurité sociale et de dépendance. Mais le grand âge, ça n'est pas réductible à ces difficultés, si réelles soient-elles. Avoir des personnes âgées véritablement intégrées à la vie d'une ville, c'est une chance que nous ne devons pas laisser passer.
Les générations aujourd'hui sont coupées les unes des autres. Trop souvent encore, la population est segmentée en fonction de l'âge. C'est souvent inévitable. Parfois, ça ne l'est pas.
La préoccupation intergénérationnelle doit irriguer la politique municipale dans notre arrondissement. Par exemple, toute animation, toute manifestation culturelle doit prévoir la participation de tous, des plus jeunes aux plus anciens. Par exemple, pourquoi ne pas réfléchir, lors des grandes manifestations, à prévoir un espace accueil destiné aux seniors, pour qu'ils puissent s'asseoir un moment, s'hydrater s'il fait chaud, échanger avec d'autres personnes, ou enfin être ramenés chez eux par les services du PAM?
De même, nous devons réfléchir aux moyens de mettre en relation les personnes âgées avec les autres catégories de population de l'arrondissement, en particulier avec les étudiants. En effet, les échanges de services sont tout à fait possibles entre eux. Lien social pour les personnes âgées esseulées et pour les étudiants nouvellement indépendants, aide pour faire les courses et tenir la maison contre logement par exemple... les combinaisons sont multiples et profitables à tous.
Pour cela, nous devons refuser de segmenter, de regarder la population de notre arrondissement petit bout par petit bout, en regardant les intérêts immédiats des uns, puis les intérêts immédiats des autres et enfin les intérêts immédiats des tiers. Car les uns ont les réponses pour les autres, et c'est ensemble que l'on fait société.
Anna Blum
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