Une campagne électorale, c'est un rituel. Attendu avec impatience par les militants politiques, un peu plus calmement au fur et à mesure que les semaines passent et que la fatigue s'accumule. Apprécié (du moins on l'espère...) par les électeurs, quand ils se prennent au jeu, qu'ils se passionnent pour les questions qui font débat, ou qu'ils se risquent à faire des paris entre amis quant à savoir qui va gagner au final, et comment.
La campagne électorale est un rituel démocratique fondamental, au vocabulaire souvent militaire (et après tout, le mot "militant" vient de miles, soldat en latin) et guerrier, mais paradoxalement en apparence peut-être, destiné à maintenir la paix civile par la décision majoritaire à laquelle tous doivent se plier.
Ce week-end, les militants socialistes, dont je suis, vous l'aurez compris, ont sacrifié une nouvelle fois au rituel de la campagne. Samedi matin tout d'abord, dès 8h, vous pouviez croiser des valeureux "tracteurs" sur le marché Maubert. Bientôt rejoints dans l'exercice par les non moins courageux camarades du marché Port-Royal, écharpe rouge autour du cou et programme du 5e dans les mains.
Vers 11h, nous avons eu la visite des caméras de France 3 - autre moment incontournable de la campagne, les journalistes. Interview des candidats en présence, ambiance du marché... Les discours varient selon les camps. Pour le candidat du Modem, il s'agissait de prendre une posture, celle du chevalier blanc qui va mettre tout le monde d'accord. Sur quel projet? On ne voit pas bien, mais l'essentiel ne semblait pas être là. Le maire sortant, j'avoue ne pas bien savoir ce qu'il a dit. Mais je m'en remettrai vraisemblablement. Lyne Cohen-Solal, elle, a parlé de notre projet pour le 5e, de nos propositions (vous pouvez les retrouver en cliquant ici), de la dynamique que nous voulons insuffler au 5e, en harmonie avec le mouvement parisien depuis 2001. On ne peut pas se plaindre de tout et de n'importe quoi, et ensuite refuser d'agir pour que les choses changent; on ne peut pas, quand on est élu, s'enfermer dans une logique du gémissement perpétuel. J'ai l'impression que le maire sortant s'y complait un peu trop, fuyant par là même ses propres responsabilités.
Samedi après-midi, "point fixe" pour tout le monde. En version itinérante pour nous, pour rester au soleil tout en rencontrant les habitants (eh oui, les militants aussi peuvent avoir froid). Du gymnase des Patriarches à la rue Monge, puis retour à la rue Mouffetard via la rue de l'Epée de Bois, pour redescendre ensuite jusqu'au départ de l'avenue des Gobelins, un petit tour, et des électeurs très réceptifs aux documents que nous leur tendions.
Samedi soir, relâche.
Dimanche matin, retour sur les marchés. Mouffetard pour moi. L'attraction du moment, c'était le Modem. Pas parce qu'ils avaient sorti un tract propositionnel. Non, on en est resté à une invitation lapidaire à un café politique. Si le Modem était l'attraction, c'était plutôt parce qu'ils avaient acheté des ballons oranges, gonflés à l'hélium, et qu'ils les distribuaient aux enfants. Ce qui était amusant, c'était que les parents des bambins ravis d'avoir un joli ballon, prenaient les tracts siglés "Bertrand Delanoë / Lyne Cohen-Solal" avec un grand appétit. Tout le monde était content, les enfants avec un jouet, les parents de pouvoir s'informer de la suite de notre campagne. Comme le disait un de nos camarades du MJS en tendant ses tracts, "Nous n'avons pas de ballons mais nous avons des idées".
Trêve de plaisanteries, je ne suis pas aigrie avant l'âge et les ballons étaient sympas. C'est le retour à la politique qui fait mal pour les joyeux drilles en orange. Par exemple, pourquoi diantre les élus du Modem ont-ils voté contre l'implantation de logements sociaux pour infirmières dans le 16e? Incompréhensible, pour qui donne des ballons aux enfants...
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